samedi 2 novembre 2013

CONDAMNATION DU JOURNAL « LE QUOTIDIEN » POUR DIFFAMATION - Sérénité et fermeté règnent en maître chez les journalistes

Le couperet est tombé hier. Le « Quotidien » est condamné à un mois de prison ferme. Une peine assortie d’une suspension pour trois mois. Le journal doit aussi verser 10 millions de dommages et intérêts. Au lendemain de ce jugement, les journalistes du « Quotidien » restent sereins et espèrent que l’affaire les opposant à Me Alioune Badara Cissé, ex-patron de la diplomatie sénégalaise, sera rejugée. Un endroit paisible où il fait bon vivre à quelques encablures de BCEAO plage. De loin un immeuble niché au cœur de ce quartier plutôt résidentiel de la cité « Djily Mbaye ». A première vue, rien n’attire l’attention du visiteur. A l’entrée de ce bâtiment se trouve un vigile qui monte la garde. Nous sommes bien devant les locaux du Groupe Avenir Communication qui édite le journal « Le Quotidien ». Après quelques salamalecs, nous déclinons nos identités et donnons les raisons de notre présence sur les lieux. Un coup de fil. Et, c’est parti. Le vigile, qui fait aussi office de standardiste, nous invite à patienter à la salle d’attente où nous accueille une dame au sourire affable qui nous fait signe de prendre place. Ici, tout est calme. Rien ne montre que la principale publication de cette société de communication est condamnée pour diffamation dans l’affaire l’opposant à Alioune Badara Cissé, ancien ministre des Affaires étrangères et , de surcroît, coordonnateur de la principale formation politique au pouvoir, l’APR. Après quelques minutes d’attente, la dame se trouvant derrière le comptoir nous fait signe de rejoindre la rédaction du journal « Le Quotidien » au niveau du premier étage. Hormis les ouvriers qui réfectionnent une partie de l’immeuble et repeignent les murs en blanc, l’endroit est presque désert. Assis devant son ordinateur, dans son bureau assez spacieux qu’il partage avec le directeur de publication parti en reportage, le coordonnateur du journal nous reçoit dans une ambiance bon enfant. Serein dans une voix saccadée, Mamadou Ticko Diatta déclare qu’ « il n’y a pas de problème. C’est une décision de justice comme les autres. » N’empêche, il tient à préciser qu’ « ils ont saisi leur avocat pour qu’il fasse opposition à cette décision de justice prononcée mercredi». « L’avocat fera le nécessaire par rapport à ce dossier », poursuit-t-il. Au journal « Le Quotidien », le travail ne s’est pas arrêté. Tout au contraire, il continue comme si de rien n’était. La traditionnelle réunion de rédaction s’est tenue à 11 heures comme à l’accoutumée. Les reporters des différents services sont sur le terrain pour couvrir les sujets de reportage. Et pour cause, le journal va paraître vendredi dans les kiosques car « la mesure n’est pas exécutoire dès l’instant que la défense fait opposition à la décision du tribunal correctionnel de Dakar », renseigne Mamadou Ticko Diatta. Lequel soutient que ses deux confrères (Mamadou Biaye, ex- directeur de publication et David Bastien, ancien stagiaire français et auteur de l’article incriminé) qui ont été condamnés à un mois de prison ferme l’ont été « par défaut c’est-à-dire les prévenus n’ont pas été à la barre. Par conséquent, le tribunal sera obligé de rejuger ce dossier. » C’est pourquoi le journal sera dans les kiosques « puisqu’il n’y a pas péril en la demeure », fait remarquer le coordonnateur du journal « Le Quotidien ». La sérénité est aussi de mise chez Gilles Arsène Tchedji, chef du service Culture du journal « Le Quotidien ». D’après lui, « Le Quotidien » va faire appel pour rejuger cette affaire. « Le Quotidien » n’a pas « dit son dernier mot. » clame-t-il. Pour autant, il s’affaire autour des sujets qui seront traités dans les pages culture de l’édition de ce vendredi. Fidèle au poste, Amath Kane dit qu’il n’a pas de souci à se faire. Le chef du service Politique épluche les sujets de reportage et autres papiers qui vont occuper une bonne place dans le numéro de ce vendredi. Son collègue Bocar Sakho dit préparer cette édition « sans stress ». D’ailleurs, le patron du service Actu –Société tente de rassurer Bastien David avec qui il discute sur le réseau social « Facebook ». Mis au parfum de la sentence qui est tombée mercredi soir, l’ancien stagiaire du journal « Le Quotidien » dont l’article est à l’origine de la condamnation du journal de Madiambal Diagne, veut s’assurer que la mesure judiciaire n’est pas effective. « Il est rassuré puisque le jugement est suspensif », soutient mordicus Bocar Sakho. Une inquiétude qui se justifie chez son collègue rentré à Paris depuis deux mois au regard de la peine infligée par les juges du correctionnel. Ismaïla CAMARA

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